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Historique
et explications
Constat
: La pauvreté est le lot de la majorité des citoyens. Que de
quartiers misérables jusque dans la capitale avec un réseau routier
impraticable dans les campagnes où règnent sans complexe les
exactions des brigands quand ce ne sont pas celles des corrompus, qui
se retrouvent à tous les niveaux. Les frais de santé sont devenus
inabordables pour la plupart des familles modestes de villes et des
campagnes. Quant à la justice, elle a perdu la confiance de la
population. Le désarroi installé partout est immense.
Mais
voilà que, pour ce peuple intelligent, trop habitué sans doute à
esquiver les risques des initiatives ou des affrontements, s’ouvre la
perspective d’une libération dans le sillage de quelqu’un qui sort
de milieu modeste, et qui a fait la preuve sa réussite à force de
travail et de détermination. Quel souffle d’espérance !
Le
résultat officiel communiqué, ainsi que le verdict pour un
deuxième tour par une Haute Cour Constitutionnelle- renouvelée un
mois avant les élections par le président sortant- ne
correspondait pas au relevé des procès verbaux de bureau de vote par
les groupes d'observateurs qui donnaient tous le candidat Marc
Ravalomanana élu au premier tour. Alors que le président sortant
refusait toutes négociation et confrontation de ces procès verbaux et
marquait ainsi son mépris pour les règles et sa volonté de demeurer
au pouvoir coûte que coûte, dans un immense mouvement citoyen la
majorité du peuple a assumé sa responsabilité en refusant une
nouvelle manipulation.
De
quel droit peut-on jeter le discrédit sur ce qu’on nomme
‘auto-proclamation”, issue "d’un coup de force ?"
C'est
un peuple, avec une cour de magistrats, qui ont investi Marc
Ravalomanana Président de la république de Madagascar, après lecture
des résultats des observateurs qui le donnaient tous vainqueur.
Dégoûté
et averti de tous les truquages électoraux qui depuis des années
maintient en place le régime actuel, le peuple malgache, dans un calme
exceptionnel, vient de faire une démonstration de démocratie
parfaitement originale, dans la ligne de ses traditions, de son respect
de valeurs sacrées, et d'une portée mondiale exemplaire pour ceux qui
pourront le comprendre. C’est une véritable marée populaire aux très
larges composantes qui a exprimé son choix, sans la moindre violence.
Même les militaires n’ont pas appliqué une loi martiale illégale
mise en place par une partie de l’autorité gouvernementale du président
sortant, qui n'est d'ailleurs pas suivi par l'ensemble de ses gens
maintenus à ses cotés par pression, ou intérêts et qui n'ont eux mêmes
plus droit à une expression démocratique depuis longtemps. Cette loi
est décrétée contre une seule province, celle où il ne peut faire
exercer d'intimidation et de répression, dans le but évident
d'attiser des rancœurs ethniques qui sont dépassées, sauf dans son
propre milieu ou pèse l'apprentissage de pratiques héritées d'une
autre époque, liée à la France et à des pays totalitaires.
En
réalité, la nation malgache est UNE, riche de ses diversités,
et c'est pour cela qu'elle est GRANDE !
L'exigence
de la tenue d'un second tour ou d'un référendum par la communauté
internationale, la France en tête, impose un nouveau diktat à un
peuple souverain, dans la continuité d'une politique qui n'a conduit
qu'a des désastres, dont le monde entier est témoin, souffre et subit
les conséquences. Le temps des RDA, des régimes totalitaires, des républiques
bananières, des mainmises économiques par des grands groupes
industriels et privés est révolu et l'avenir le montrera. Et voici
peut-être revenu le temps de l'honneur, de la dignité, du droit, et
de l'espérance des peuples.
La
Communauté Européenne, la France devraient saluer ce mouvement dont
eux-mêmes n'ont plus le souffle, dans leur absence de vision et dans
le nombrilisme de leurs programmes. Il est temps de tourner ces pages
et d'écrire une nouvelle histoire.
Par
leur attitude et leur position ce n'est pas le nouveau Président
qu'elles ne reconnaissent pas, c'est l'expression de la souveraineté
du peuple malgache par une majorité des urnes, et des rues. Leur
attitude, étrangement contradictoire avec des décisions prises dans
des contextes similaires notamment en Serbie ou au Zimbabwe, tend de
manière évidente, non à défendre le droit, mais à soutenir et
maintenir un régime qui a appauvri et corrompu le pays. Cette position
ouvre de ce fait, le champ à de nombreuses questions et spéculations
qui pourraient, en leur temps demander réponses et explications.
Loin
de mériter une telle attitude et une attente qui coûtent à ce
peuple, c’est d’encouragement et d’une aide généreuse et loyale
dont a besoin cette jeune démocratie !
Combien
faudra t il encore de Serbie, de Kosovo, d'Afghanistan, d'Argentine, de
Palestine et d'Israël, et d'autres… pour qu'émerge enfin un nouveau
courage et une nouvelle vision, pour construire l'Europe et le
Monde d'aujourd'hui, l'Europe et le Monde de demain, que nous attendons
tous. Un Madagascar nous montre peut-être un nouveau chemin. |